L’hypersensibilité rend plus conscient de soi-même et des autres et rend plus vulnérable au regard de l’autre. Une personne hypersensible va remarquer chaque changement dans l’expression faciale, l’intonation de voix, le regard. Elle s’imbibe du langage corporel des gens qui l’entourent et captent les messages subtils, les non-dits, les choses cachées et secrètes. Elle détecte naturellement et automatiquement lorsqu’il y a un décalage entre ce que quelqu’un dit et la véritable intention derrière les mots.

Pour s’épanouir, une personne hypersensible a besoin d’être entourée de personnes vraies, authentiques et bienveillantes. Elle a besoin d’un environnement sécurisant, dans lequel elle se sente à l’aise pour s’ouvrir à l’autre, échanger, partager et se développer. Evidemment, on ne peut pas toujours choisir l’environnement qui nous entoure. Que ce soit dans le cadre d’une réunion de travail, d’une conférence, d’un vernissage, d’une soirée de lancement, d’une fête ou tout autre évènement qui implique d’être en contact avec de nombreuses personnes à la fois, une personne hypersensible se trouve en état d’alerte maximale.

Etant donné qu’elle capte les moindres signaux qui l’entourent et qu’elle réagit fortement à tous les stimuli externes, son système nerveux peut vite se retrouver submergé par la multiplication des interactions et la quantité d’informations qu’elle reçoit. C’est alors que le mode survie est activé. Cela peut se traduire par :

  • une paralysie, sensation d’être figé, mutisme
  • le fait de fuir les regards, de tenter à tout prix de ne pas se faire remarquer
  • le fait de partir sur un coup de tête, de disparaitre, de quitter la pièce sans prévenir personne
  • le fait d’être sur la défensive, irritable, de réagir de manière disproportionnée à une remarque, de s’énerver, de se disputer…

Des symptômes physiques, tels que l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration, des rougissements, une sensation d’étouffer, un bégaiement, des bouffées de chaleur, la transpiration, des problèmes digestifs, peuvent être la conséquence d’une dérégulation du système nerveux.

Les personnes hypersensibles sont plus sujettes à l’anxiété sociale du fait de l’hyperexcitabilité de leur système nerveux. Leur hyperémotivité fait que lorsqu’une émotion les traverse, une montée d’hormones va venir chambouler leur système nerveux et fortement les déstabiliser.

A fleur de peau, le regard de l’autre vient les transpercer. Sans le vouloir, les personnes hypersensibles donnent souvent énormément d’importance à ce que les autres pensent d’eux. Elles craignent d’avoir l’air bizarre, ridicule. Elles ont peur qu’on les juge, les méprise, se moque d’elles et qu’on les exclut du groupe. Par anticipation, elles vont mettre en place des stratégies inconscientes pour se protéger du rejet des autres. Cette peur des autres peut être liée à une situation vécue dans le passé. Si on a été rejeté, ou si l’on a subi des moqueries ou des humiliations à l’enfance ou à l’adolescence par exemple, on va mettre en place des stratégies pour que cela ne se reproduise plus.

Parmi ces stratégies, on trouve :

  • L’évitement: refuser les invitations, s’isoler, se renfermer, repli sur soi. On évite toute situation qui pourrait nous mettre en danger
  • Les dépendances: cigarette, cannabis, alcool, drogue, médicaments…

La dépendance au tabac et l’usage de substances psychotropes sont des stratégies mises en place pour réguler le système nerveux.

Quand une personne hypersensible est en proie à l’anxiété sociale, elle ressent une peur panique que les autres remarquent qu’elle n’est pas à l’aise, comme si cela allait donner à l’autre les pleins pouvoirs sur elle.

La cigarette donne une contenance. Ça évite de se ronger les ongles, de ne pas savoir quoi faire de ses mains, ça donne l’illusion d’être à l’aise dans son corps. Quand on n’est pas à l’aise, qu’on ne sait pas quoi dire, quoi faire, au moins on sait qu’on peut toujours fumer. En plus, demander une cigarette ou du feu à quelqu’un, ça permet d’engager la conversation avec quelqu’un.

L’alcool permet de désinhiber, de lever les peurs, de soulager un inconfort ou une situation où l’on ne sent pas à l’aise. Il est donc très utilisé pour contrer les effets de l’anxiété sociale car il facilite la capacité des hypersensibles, des hyperémotifs, des timides à créer du lien avec les autres. L’alcool neutralise l’action de deux neuromodulateurs essentiels à la perception de l’environnement et au maintien de la vigilance : la noradrénaline et la sérotonine. Il favorise la sécrétion de « morphines endogènes » qui se lient à d’autres récepteurs ayant eux aussi une action désinhibitrice. L’alcool active les neurotransmetteurs GABA qui induisent la relaxation. De plus, l’éthanol a pour effet de booster la libération de dopamine, impliquée dans le système de récompense et d’addiction, qui va provoquer un effet plaisant, parfois jusqu’à l’euphorie. Désinhibé, euphorisé, le consommateur peut ressentir une sensation de toute-puissance, alors que les systèmes de vigilance sont affaiblis. Tel est le risque de l’alcool, au volant ou ailleurs : on se sent sûr de soi alors que la vigilance est moindre ! De plus, l’organisme comprend que cette consommation provoque des modifications anormales dans son équilibre toujours recherché, l’homéostasie, et va donc réguler à la baisse ces neurotransmetteurs dans le sang. Le lendemain de la prise alcoolique, la personne voit ses symptômes anxieux encore plus présents. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond. La personne peut être tentée de reprendre de l’alcool pour gérer efficacement ses symptômes. C’est là que le cercle vicieux de la dépendance s’installe. L’alcool est donc un inducteur d’anxiété et quand l’addiction prend place, d’autres problèmes surviennent : désintérêt au travail, problème de concentration, prise de poids, problèmes relationnels, dépression, conflits, violence, accidents de la route, conduites à risque, relations sexuelles non désirées et/ou non protégées et à long-terme de graves problèmes de santé… Lorsque la personne est devenue dépendante à l’alcool, il s’agit avant tout de commencer par un sevrage alcoolique qui permettra de retrouver confiance et estime de soi. Il est indispensable d’être suivi par un médecin dans cette phase, car les symptômes de manque peuvent être forts et donc le risque de rechute important.

Le cannabis est souvent utilisé pour calmer le système nerveux, apaiser l’anxiété et relaxer, cependant il a tendance à renforcer l’anxiété, voire pour certaines personnes à déclencher des épisodes paranoïaques ou obsessionnels. Selon une études scientifique australienne (BMJ 2002), le cannabis semble jouer comme un révélateur de troubles psychiques latents et pourrait favoriser la dépression ou encore la schizophrénie.

La cocaïne, de plus en plus répandue, est l’une des drogues les plus addictives. La cocaïne bloque la réabsorption de certains neurotransmetteurs liés au bien-être tel que la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. La concentration de ces hormones liées au plaisir, au désir, à l’excitation, à la motivation, à la joie, augmente donc fortement dans les synapses, qui permettent la communication entre les cellules du cerveau, ce qui entraine une amplification de leurs effets naturels. Un excès de dopamine engendre l’euphorie, un excès de sérotonine augmente le sentiment de confiance en soi et de toute-puissance et un excès de noradrénaline amplifie l’énergie. La prise de cocaïne entraine une montée d’euphorie ou un rush. Cela entraine une hyperactivité, une accélération du rythme cardiaque, de l’insomnie, une augmentation de l’excitation sexuelle, une impulsivité et une perte de contrôle. Les structures surstimulées conduisent au circuit de la récompense et génèrent de la dépendance. La descente est néanmoins à la mesure de la montée : fatigue, irritabilité, tristesse, anxiété, paranoïa, crises d’angoisse ou de panique, agressivité, mégalomanie, dépression… Cette descente pousse certains cocaïnomanes à consommer plus de cocaïne pour surmonter cette phase désagréable, ce qui déclenche un cercle vicieux… De plus, la cocaïne entraine à long-terme une atrophie du cerveau, des pertes de mémoire, une difficulté à se concentrer et à prendre des décisions, une contraction des vaisseaux sanguins et favorise les AVC et les infarctus.

La MDMA, qui constitue le principal ingrédient de l’ecstasy, fait partie de la famille des amphétamines et produit des effets stimulants et euphorisants. Le consommateur ressent les émotions de façon plus intense avec une euphorie et une désinhibition qui facilitent les échanges et la communication. Souvent décrite comme la « drogue de l’amour », elle favorise la communication verbale et non verbale par les sens, en particulier le toucher, et donne l’impression de pouvoir se mettre à la place des autres, de s’en rapprocher physiquement et psychologiquement. Elle modifie la perception sensorielle générale. Elle augmente le rythme cardiaque, entraine une forte déshydratation qui peut créer des risques d’insuffisances rénales à long-terme. Elle agit comme un important libérateur de sérotonine, provoquant ainsi un phénomène de montée euphorique puis de descente, qui peut être très mal vécue, voire entrainer des épisodes dépressifs ou des pensées suicidaires.

Les anxiolytiques, en particulier les benzodiazépines, réduisent la communication entre certaines cellules nerveuses, ce qui diminue l’anxiété, améliore le sommeil et relaxe les muscles. Cependant, ils entrainent une somnolence, des troubles de l’équilibre et de la mémoire, et, leur usage prolongé crée un phénomène d’accoutumance, l’efficacité s’amoindrit et il faut augmenter la dose pour obtenir l’effet souhaité, ainsi qu’une dépendance, tout arrêt du médicament provoque un syndrome de sevrage pénible, qui peut faire reprendre la consommation. Les symptômes de sevrage incluent des troubles du sommeil, des céphalées, des douleurs et des faiblesses musculaires, un rebond d’anxiété, une irritabilité, une agitation, des tremblements, une anorexie, des nausées, des sueurs, des diarrhées… L’arrêt doit donc toujours être progressif.

Lorsque la consommation de ces substances s’installe dans la durée, elle devient une habitude, un mode de vie, et peut même altérer la personnalité, influencer les choix de vie de la personne, influer sur le cours de son existence et créer énormément de dégâts physiques et psychologiques.

On peut se demander pourquoi une personne va réussir à fumer une cigarette de temps en temps, boire un verre de temps en temps ou essayer une fois une drogue, et pourquoi une autre va développer une dépendance. La dépendance n’est pas que physique, elle est avant tout psychique. Elle vient s’accrocher à un manque affectif, un sentiment de vide, un mal-être, une impression de ne pas avoir de but… La dépendance vient répondre à un besoin émotionnel non rempli. Pour sortir de la dépendance, il convient donc de se demander : de quoi ai-je réellement besoin ? D’être entendu, aimé, compris, inclus ? De trouver un sens à ma vie ? Quelle est la blessure initiale ? Si je me suis senti, rejeté, abandonné, trahi, je risque de mettre en place des mécanismes de survie inconscients pour ne pas revivre cette situation.

Les personnes hypersensibles sont plus à risques car elles vont ressentir encore plus les effets puissants de ces substances, leur système nerveux va répondre de manière amplifiée, mais elles vont aussi ressentir encore plus fortement la descente. Une substance consommée pour réduire l’anxiété va finalement créer encore plus d’anxiété à long-terme, ce qui engendre un cercle vicieux.

Si vous décidez de sortir de la dépendance, il est indispensable d’être suivi par un médecin, qui vous aidera à mieux gérer les symptômes de manque et donc d’éviter les rechutes.

Un travail avec un thérapeute permet, lui, d’identifier la cause, la racine, la blessure initiale. L’hypnose va permettre de revenir sur la période de notre vie où l’on a été blessé, la période où l’on a mis en place ce comportement, cette habitude, ce mécanismes de survie pour apporter à l’enfant ou l’adolescent que l’on était ce dont il a besoin. Ensuite, l’hypnose va venir suggérer de nouvelles manières de voir les choses, de nouvelles perceptions, de nouveaux comportements, pour redessiner une vie plus apaisée, plus équilibrée, plus alignée avec nos valeurs, et, libérée de toute dépendance.

Pour sortir de la dépendance et ne plus être sujette à l’anxiété sociale, la personne hypersensible va devoir affronter ses peurs. On peut se demander :

Est-ce un environnement qui me correspond ? Ces personnes sont-elles bienveillantes et partagent-elles les valeurs qui me tiennent à cœur ? Vous pouvez reprendre le pouvoir sur votre vie en choisissant de vous entourer de personnes avec qui vous vous sentez en sécurité et en coupant les liens avec les personnes qui vous mettent mal à l’aise.

Cela demande donc de se faire confiance, d’écouter les messages que notre corps nous envoie, notre intuition, et d’accepter que, peut-être, si on ne se sent pas bien dans cet environnement, c’est que tout simplement il ne nous correspond pas. La consommation d’alcool et d’autres substances vient non seulement brouiller les messages de notre intuition mais en plus elle nous éloigne de notre essence. C’est comme si on forçait les choses, comme si on allait à contre-courant.

Mieux vivre les situations sociales et les activités de groupes nécessite d’arrêter de porter un masque, de ne pas essayer d’être quelqu’un d’autre et d’avoir enfin le courage de se montrer tel que l’on est, dans toute notre vulnérabilité. C’est un entrainement, cela parait difficile au début, et puis comme un muscle qui se renforce petit à petit, cela parait de plus en plus naturel. Quand les personnes à qui l’on s’ouvre nous accueille avec bienveillance, on se sent de plus en plus en confiance. Montrer notre vulnérabilité, c’est ouvrir son cœur, exprimer ce que l’on pense, ce que l’on ressent, et cela permet de créer des liens vrais et forts, des amitiés et des relations authentiques qui nous nourrissent profondément.

Sortir de la dépendance est un chemin vers soi, c’est l’occasion unique de faire la paix avec soi-même et de s’accepter pleinement. Ne plus avoir besoin de se cacher et oser être soi, c’est être libre. Lorsqu’on commence à s’aimer soi-même, on émet une autre énergie, une force magnétique qui va attirer vers nous les personnes qui résonnent et qui vibrent avec qui l’on est au plus profond de nous. On se donne la possibilité de vivre des expériences de plus en plus enrichissantes et donc de s’épanouir pleinement.